Tout
comme la bernache cravant, la nonnette fait des haltes au platier à
la faveur d'hivers rigoureux. En effet, ses zones d'hivernage sont plutôt
situées en Allemagne et aux Pays-Bas. Les bernaches nonnettes se répartissent
en trois grands groupes selon leurs lieux d'hivernage et de nidification (Groenland,
Spitzberg et Nouvelle Zemble). Celles qui arrivent chez nous l'hiver proviendraient
du groupe de la région de la Nouvelle Zemble, au large de la Russie,
dans l'océan arctique.
De
taille plus petite que nos oies grises ou domestiques, la nonnette se nourrit
d'herbe. Elle est moins exclusive que la cravant qui n'apprécie que
les prés salés. La bernache nonnette préfère les
pâtures où les graminées sont dominantes. Les prairies
agricoles à l'extérieur de la réserve sont aussi très
appréciées.
Son
nom fait allusion au costume des nonnes. Pierre Belon* le signalait déjà
en 1555 "
Car estant de la contenance d'une oye, semble estre colorées
de perspective, comme l'habillement d'une nonnain. Sa corpulence est moindre
que d'une oye, mais plus grande que d'un canard....Au dessous des yeux la
couleur en est blanche, se rapportant à l'abit des Nonnains qui ont
leurs couvre chefs noirs doublez de blanc."
La bernache nonnette a été régulièrement observée
l'hiver sur le platier. Cependant les effectifs relevés sont assez
réduits. Lors des hivers rigoureux, les bandes peuvent être plus
importantes.
* source : Pierre Belon du Mans (l'homme du tadorne) in "L'histoire
de la nature, des oiseaux avec leur description et naïfs portraicts,"
1555.