La
bernache cravant est surtout de passage sur le platier lors de ses migrations.
A l'automne, elle quitte les régions arctiques de la Sibérie où
elle a niché. C'est en grandes bandes qu'elle passe au large de la plage
pour rejoindre des lieux d'hivernage comme la baie du mont Saint Michel ou encore
le golfe du Morbihan. Sa zone d'hivernage s'étend des Pays-Bas aux Landes
de Gascogne. Au printemps, le retour s'effectue en sens inverse. En décembre
2010, un froid rigoureux a poussé celles qui s'étaient installées
en mer du Nord sur les côtes de la Hollande, à descendre au platier.
En résumé, le promeneur chanceux peut l'apercevoir de manière
occasionnelle d'octobre à avril.
Paul Géroudet*, l'ornithologue suisse, auteur de nombreux ouvrages naturalistes,
décrit les bernaches cravant ainsi :
« De loin, elles
paraissent noires ; cette teinte s'étend sur tout le devant du corps,
relevée de deux tâches blanches aux côtés du cou ;
le dos est gris ardoisé foncé, et sous le corps, ce gris nuancé
de blanchâtre, plus pâle aux flans, contraste avec le blanc pur
du bas ventre. Quand l'une d'elle s'envole on dirait un gros canard trapu et
noir, avec du blanc à l'arrière train. »
Cette
petite oie a un régime alimentaire tout à fait particulier. Elle
se nourrit en effet des plantes qui sont situées sur le schorre (prés
salés) et la slikke (vasières), c'est-à-dire des plantes
plusieurs fois dans l'année recouvertes par les marées de vives
eaux. Par conséquent elle n'est visible qu'en bord de mer. Son goût
pour les plantes salées la rend sensible à l'urbanisation des
côtes et d'une manière générale à la pression
des activités humaines sur le littoral. Plus rarement, elle peut se satisfaire
de graminées dans des pâtures ou de céréales d'hiver.
Le groupe photographié ici s'est posé sur la plage du Casino.
L'espèce est protégée en France depuis 1962.
* source : Les palmipèdes, Paul Géroudet, Delachaux
et Niestlé, 1959, 1982.