Le samole de Valérand.

Petite plante discrète, le samole apparaît l'été au bord des mares asséchées mais gardant quand même un peu d'humidité, plutôt sur l'est de la réserve. Bien que légèrement halophile, il préfère les mares qui ne sont pas régulièrement recouvertes d'eau de mer. Les fleurs blanches ont environ 3 mm de diamètre.

Il est victime de la dégradation ou de la disparition des zones humides par eutrophisation, drainage ou comblement, mise en culture, ainsi que l'artificialisation des bords de cours d'eau. Dans certaines régions de France, il est désormais protégé.

D'après Pline l'ancien, les Celtes utilisaient cette plante pour soigner les boeufs et les porcs. La cueillette donnait lieu à des procédés magiques. Celui qui la cueillait devait être à jeun, l’arracher de la main gauche, ne pas la regarder et ne pas la mettre ailleurs que dans l’auge où on la broyait.

"Linné et plusieurs autres botanistes ont cru que ce nom signifiait originaire de l'île de Samos, mais c'est une erreur. Le Samolus était très anciennement connu des Celtes et son nom exprime en leur langue l'usage qu'ils en faisaient : san , salutaire et mos, porc. Le Samolus, dit Pline (liv 24, chap 11), passe parmi les Gaulois pour être bon contre les maladies des porcs….. …. Le nom spécifique de Valerand est celui de Dourez Valerand¹, botaniste du XVIème siècle²."

¹On sait peu de choses de Dourez Valérand. D'origine lilloise, il s'établit comme pharmacien à Lyon. Ses activités de botaniste l'amenèrent à visiter les Alpes et à s'embarquer pour un voyage jusqu'en Syrie. Il mourut au début des années 1570. Il semble que l'association de son nom au samole soit une forme d'hommage fait par ses amis botanistes. (source : Mémoires de l'Académie des Sciences, Lettres et Beaux-Arts de Marseille, 1904-1905 en ligne).

²Dernier paragraphe : In "La flore et la pomone françaises : histoire et figure en couleur, des fleurs et des fruits de France ou naturalisés sur le sol français par Jean Henri Jaume Saint-Hilaire", Volume 2 of 6 1828-1833.