Le lyciet

De la famille de la pomme de terre et de la tomate, le lyciet est un arbuste que l’on rencontre pour constituer des haies surtout sur l’est de la réserve. Il ne craint pas les embruns et la proximité du sel dans le sol. D’un port un peu retombant, les branches sont parsemées de quelques épines et forment un taillis dense qu’ affectionnent les passereaux. Un bel exemplaire est situé juste à l’entrée de la plage du casino en limite des marées les plus hautes.
Les fleurs sont discrètes mais cependant très jolies. Les étamines jaune paille contrastent avec le violet des pétales.

Les fleurs sont discrètes mais cependant très jolies. Les étamines jaune paille contrastent avec le violet des pétales.Le lyciet est aussi connu pour ses fruits appelés "baies de gogi", nom qui trahit une origine asiatique. Ces baies oblongues et rouges seraient excellentes pour la santé : très riches, entre autres, en vitamine C et en polysaccharides. Bénéfiques pour le système immunitaire, elles seraient le secret de jouvence des Hunza (peuple de l'Himalaya), qui sont réputés vivre centenaires.
Il est néanmoins recommandé de ne pas se précipiter sur les premières baies venues, une confusion étant toujours possible avec d’autres baies rouges comme le fruit de la bryone ou de la morelle douce amère, tous les deux toxiques… Par ailleurs, tout le reste de la plante, feuilles, branches et racines, est toxique.

Le nom lyciet vient du grec lukion «nerprun des teinturiers», au propre «arbrisseau de la région de Lycie» au sud ouest de la Turquie actuelle. Cependant il ne fait plus aucun doute aujourd'hui que le lyciet commun ou de barbarie soit originaire d'Asie, plus précisément du Tibet. Il serait arrivé au XVIII ème siècle en Europe pour Archibald Cambell, Duc d’Argyll, grand collectionneur de plantes. En Angleterre, le lyciet est parfois connu sous le nom de « Duke of Argyll’s teaplant » c’est-à-dire l’arbre à thé du Duc d’Argyll.

Malgré ses jolies fleurs, ses fruits aux vertus antioxydantes et son port avantageux, le lyciet fait désormais parler de lui à la rubrique des plantes exotiques envahissantes. Assez fréquent sur le littoral, on lui reproche de modifier son environnement et la topologie locale en fixant le sable et autres éléments apportés par le vent. Au platier, pour le moment, il ne s’est pas fait connaître défavorablement. Il ne semble d’ailleurs pas être en expansion.

Sources :
- Plantes exotiques envahissantes du Nord-Ouest de la France, 30 fiches de reconnaissance et d’aide à la gestion, Conservatoire Botanique de Bailleul, Levy et al, 2015.

- Weeds, how vagabond plants gatecrashed civilisation an changed the way we think about Nature, Richard Mabey, Profile Books, Londres, 2010.
- Le lyciet sur Wikipédia