Le Platier d'Oye
Dernière
modification le 12/07/2013
à 22:12
Les auteurs s'accordent pour dire qu'elle doit son nom commun a une odeur de bouc qui serait plus forte en fin de journée. Cependant, celles que nous avons photographiées n'avaient pas d'odeur particulière. Son nom de genre (Himantoglossum) évoque en grec une langue en lanières, en rapport avec les longs labelles étroits enroulés sur eux-mêmes.
Les
orchidées, et l'orchis bouc ne déroge pas à la règle,
ont un mode de reproduction très complexe. Les graines, pour germer,
ont besoin de trouver dans la terre un champignon qui leur permettra de se
développer. La fécondation est assurée par des insectes.
Toutes les orchidées sont vivaces, ce qui vous permettra de les admirer
tous les ans au même endroit.
Dès
le mois d'octobre, un oeil averti pourra repérer la rosette de l'orchis
bouc, qui fleurira à la fin du printemps prochain.
Voici comment Maurice Maeterlinck, l'auteur belge du début du siècle
dernier, décrivait l'orchis bouc : "C'est assurément,
de toutes nos orchidées indigènes, la plus remarquable, la plus
fantastique, la plus stupéfiante. Si elle avait la taille des orchidées
américaines, on pourrait affirmer qu'il n'existe pas de plante plus
chimérique. Figurez-vous un thyrse, dans le genre de celui de la jacinthe,
mais en plus haut.
Il est symétriquement garni de fleurs hargneuses, à trois cornes,
d'un blanc verdâtre pointillé de violet pâle. Le pétale
inférieur, orné à sa naissance de caroncules bronzées,
de moustaches mérovingiennes et de bubons lilas de mauvais augure,
s'allonge interminablement, en forme de ruban tire-bouchonné de la
couleur que prennent les noyés après un mois de séjour
dans la rivière. De l'ensemble qui évoque l'idée
des pires maladies et paraît s'épanouir dans on ne sait quel
pays de cauchemars ironiques et de maléfices, se dégage une
affreuse et puissante odeur de bouc empoisonnée qui se répand
au loin et décèle la présence du monstre."