Le chardon penché est une plante épineuse qui fleurit à partir de juin. De grande taille, il ne peut pas échapper au promeneur. C'est un habitué des prés et des terrains vagues. Il affectionne particulièrement les sols calcaires. Il doit son nom à l'inclinaison qui caractérise ses gros capitules. Les fleurs sont d'un mauve profond ; une collerette d'écailles épineuses entoure chaque capitule.
Au jardin elle est considérée comme une mauvaise herbe. Cependant l'appellation mauvaise est toute relative. En effet pour l'apiculteur, c'est une plante dont les fleurs attirent tout particulièrement les abeilles. Il fleurit de juin à octobre.
Pourtant, si chaque capitule contient de nombreuses graines, le chardon penché n'est pas aussi envahissant que son cousin le chardon des champs (cirsium arvense).
Ceci étant dit, parmi ses terrains préférés, il aime bien se disséminer sur des friches récentes ou des terrains labourés. Il a ensuite une stratégie très efficace pour s'installer : c'est une bisannuelle qui développe la première année une rosette au ras du sol, ce qui lui permet d'échapper à toute fauche mécanique et de mieux se développer ensuite en profitant bien sûr du fait que la concurrence a été coupée… Au Canada où il fait partie des espèces invasives, que l'homme a importées, vraisemblablement involontairement, de la vieille Europe, il pose des problèmes de gestion, qui ont été l'occasion de faire radoter un peu l'histoire.
Pour lutter contre son expansion, on a importé d'Alsace en 1968 un petit coléoptère, un charançon phytophage Rhinocyllus conicus, gros consommateur de graines de chardon penché. Au début, l'insecte a fait merveille. En 1975 les pieds de chardons penchés étaient réduits de 80 à 95%, mais depuis peu, on s'est aperçu que le charançon, le vilain, appréciait aussi les chardons indigènes dont certains étaient même protégés…